Le récit de Joyce
« J’étais complètement déprimée et je ne savais pas quoi faire de moi. Je n’entrais pas en contact avec les autres. »
Lorsque Joyce Budd, 69 ans, est retournée vivre à Calgary il y a quatre ans, elle avait un bon emploi et un endroit abordable où vivre. Elle a cependant été mise à pied en raison de ses problèmes de santé, incluant du diabète et de l’arthrite, ce qui l’a obligé à décaisser sa pension plus tôt que prévu. En plus, elle devait beaucoup d’argent au gouvernement.
« C’était vraiment difficile de pouvoir me payer de la nourriture saine », dit-elle. « J’ai mangé beaucoup de malbouffe, ce qui était mauvais pour mon diabète et n’a pas aidé à mon humeur. J’étais complètement déprimée et je ne savais pas quoi faire de moi. Je n’entrais pas en contact avec les autres. Je restais simplement dans mon sofa à écouter la télé. »
Récemment divorcée, ses enfants et grands-enfants étant occupés par leur propre vie, et n’ayant que peu d’ami-e-s à Calgary, Joyce s’est retrouvée isolée socialement. Elle avait tellement peu d’énergie qu’elle ne pouvait même pas pleurer. « Sourire n’était pas facile, non plus », se rappelle-t-elle. « Je suis une personne qui aime avoir du plaisir. J’aime rire, mais j’ai vu des photos de moi remontant à cette époque sur lesquelles je me forçais pour sourire — ça se voyait. »
Lorsqu’elle a commencé à avoir des idées suicidaires, Joyce a compris qu’il lui fallait plus d’aide. Une travailleuse sociale l’a dirigée vers des programmes et différentes formes de soutien en santé mentale. C’est à ce moment qu’elle a découvert le centre communautaire d’alimentation The Alex. Cet endroit était tout désigné pour Joyce, qui a été formée pour travailler dans les cuisines en milieu hospitalier. Depuis lors, Joyce a participé à des programmes de cuisine, travaillé à représenter ses pairs, et aidé les autres à bénéficier des ressources qui l’avaient déjà aidée. Sa plus récente contribution a été d’organiser chaque mois une célébration avec cartes et gâteau pour fêter les membres de la communauté dont c’est l’anniversaire.
« Ça me surprend de voir autant de personnes venir et demander ce qui se passe », dit-elle en riant. « Mais ça nous donne une chance de nous connaître. Plusieurs personnes n’ont pas célébré depuis longtemps. »
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